Le 7 février 2025, s’est tenu à Passy, au Mountain Store, le séminaire du SCoT Mont-Blanc, réunissant plus de cent acteurs du territoire. Ce rendez-vous a marqué une étape décisive en matière d’adaptation aux enjeux environnementaux et économiques à horizon 2045. À travers différentes interventions et ateliers, les participants ont pu partager leurs visions, discuter des problématiques spécifiques au territoire et identifier des solutions concrètes pour bâtir un avenir durable.
Un territoire en mutation : comprendre les défis
Un diagnostic partagé
Le territoire du SCoT Mont-Blanc est riche en opportunités, mais il fait face à des défis majeurs. La ressource en eau devient une question centrale alors que les sécheresses s’intensifient et que la fonte des glaciers modifie les équilibres hydriques. De plus, le retard accumulé en matière d’aménagement et la nécessité d’adapter les infrastructures aux nouvelles réalités climatiques imposent une approche proactive et concertée. Nicolas Evrard, président du SCoT, a insisté sur le besoin de dépasser une logique descendante de réglementation pour adopter un modèle participatif où élus, entreprises et citoyens deviennent co-constructeurs du territoire.
Une gouvernance à repenser
Les acteurs locaux expriment un besoin croissant de collaboration intercommunale pour mieux anticiper et gérer les défis du futur. Aujourd’hui, la diversité des 32 communes du SCoT impose une approche intégrée, où chaque décision doit prendre en compte l’impact sur l’ensemble du territoire. La coopération est essentielle, notamment pour améliorer la gestion des mobilités, optimiser l’usage du foncier et garantir un accès équitable aux services essentiels.
La Fabrique des transitions : un modèle inspirant
L’expérience de Loos-en-Gohelle
Jean-François Caron, ancien maire de Loos-en-Gohelle, a partagé son expérience de transformation d’une ancienne commune minière en territoire exemplaire de la transition écologique. Son intervention a permis de mettre en lumière plusieurs leviers d’action, notamment l’importance de fixer un cap clair, de mobiliser l’ensemble des parties prenantes et d’expérimenter de nouvelles pratiques avant leur généralisation.
Enseignements tirés
L’expérience de Loos-en-Gohelle met en évidence plusieurs axes clés : anticiper les risques liés au changement climatique, ne pas restreindre la réflexion à la seule activité touristique, lever les blocages institutionnels et valoriser les initiatives locales en tant que moteur du changement. Ces principes pourraient être adaptés au contexte du SCoT Mont-Blanc pour favoriser un développement équilibré et résilient.
Diagnostic sensible du territoire : entre forces et vulnérabilités
Un territoire aux nombreux atouts
Le SCoT Mont-Blanc bénéficie d’une richesse naturelle, économique et patrimoniale exceptionnelle. Sa position stratégique en fait un pôle attractif, capable d’attirer des initiatives innovantes. De plus, l’engagement des acteurs locaux dans la transition énergétique et la préservation de la qualité de l’air témoigne d’une dynamique positive qui ne demande qu’à être amplifiée.
Des fragilités à ne pas négliger
Cependant, plusieurs faiblesses freinent le déploiement d’une véritable stratégie de transition. La gestion de l’eau est un enjeu préoccupant, marqué par des sécheresses récurrentes et une baisse de la qualité des ressources disponibles. La mobilité reste cloisonnée, limitant les interactions et la fluidité entre les différentes zones du territoire. Enfin, l’implication citoyenne, bien qu’existante, pourrait être renforcée pour garantir une prise de décision plus inclusive et alignée avec les besoins réels du terrain.
Des recommandations pour un avenir plus résilient
Vers un changement de paradigme
Face aux défis identifiés, un changement de posture s’impose. Il est nécessaire d’affronter les fragilités du territoire sans détour, en adoptant une planification à long terme capable d’anticiper les crises économiques et environnementales. La valorisation du patrimoine et de l’histoire locale doit également être au cœur de cette démarche, en s’appuyant sur des projets pilotes pour tester et affiner les stratégies à mettre en place.
Construire une coopération efficace
Pour que la transition soit réussie, il est indispensable d’instaurer un cadre de concertation structuré. Le SCoT doit devenir un outil fédérateur, réunissant élus, entreprises, associations et citoyens autour d’objectifs communs. Cette approche participative permettra d’identifier les meilleures pratiques et de garantir une prise de décision éclairée, en phase avec les réalités du terrain.
Synthèse des ateliers
Atelier 1 : Cadre de vie, logement et attractivité territoriale
L’aménagement du territoire doit intégrer des solutions durables pour améliorer la qualité de vie des habitants. L’enjeu du logement est crucial : il faut favoriser le développement de logements accessibles, notamment intergénérationnels, tout en préservant les espaces naturels. La maîtrise du foncier devient un levier clé pour garantir une répartition équilibrée des zones résidentielles et des espaces économiques. Enfin, la question de la mobilité doit être traitée en profondeur, avec une meilleure connexion entre les communes et une offre de transport en commun plus adaptée aux besoins des usagers.
Atelier 2 : Relocalisation économique et valorisation des ressources
Le développement économique du territoire passe par une relocalisation des activités et une meilleure utilisation des ressources locales. L’accent doit être mis sur le maintien des savoir-faire traditionnels, la territorialisation des chaînes de valeur et la promotion de l’économie circulaire. Une autonomie alimentaire accrue, portée par une agriculture locale plus résiliente, pourrait également renforcer la souveraineté économique du SCoT Mont-Blanc.
Atelier 3 : Atténuation et adaptation face aux risques climatiques
Les stratégies d’adaptation doivent être pensées dès aujourd’hui pour garantir la pérennité du territoire. La gestion des ressources naturelles, notamment de l’eau, doit être optimisée pour faire face aux périodes de sécheresse et aux fluctuations climatiques. L’offre touristique doit être repensée en intégrant des critères de durabilité, afin d’éviter une saturation des infrastructures et une pression excessive sur l’environnement. Enfin, une meilleure compréhension des vulnérabilités locales permettra de mettre en place des mesures adaptées pour protéger la population et les écosystèmes.
Le séminaire du SCoT Mont-Blanc a mis en lumière l’urgence de structurer une transition écologique et économique cohérente. Loin d’être une contrainte, cette transformation représente une opportunité unique de repenser les modes de vie, d’accroître la résilience du territoire et de garantir une qualité de vie durable pour les générations futures. La dynamique collective initiée lors de cet événement doit désormais se traduire par des actions concrètes, soutenues par une gouvernance plus ouverte et collaborative.
Prochaines étapes du SCoT Mont-Blanc
Afin de poursuivre la réflexion et d’assurer un suivi des décisions prises, plusieurs réunions publiques sont prévues :
- 27 février à Megève
- 6 mars à Cluses
- 11 mars à Chamonix
- 12 mars à Taninges
L’engagement de tous est essentiel pour faire du SCoT Mont-Blanc un modèle de territoire résilient, capable de s’adapter aux réalités climatiques et économiques du futur. Ensemble, construisons un avenir durable !
Pour découvrir l’intégralité du compte rendu de ce séminaire, c’est juste ici.
