Se loger sur le territoire du SCoT Mont-Blanc : état des lieux et enjeux

Le logement, pilier fondamental de l’aménagement du territoire, est au cœur des préoccupations du Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT) Mont-Blanc. Lors de la phase de diagnostic du SCoT, nous avons effectué une analyse détaillée au sujet du logement et de l’habitat, visant à fournir une vue d’ensemble de la situation actuelle dans la région. Dans cette étude, nous explorerons le paysage immobilier du territoire du SCoT Mont-Blanc, révélant les défis cruciaux auxquels nous sommes confrontés pour équilibrer la croissance urbaine, répondre aux besoins de la population et protéger notre environnement unique. 

Une croissance continue du parc de logements

Avec 109 840 logements en 2019, le territoire du SCoT Mont-Blanc connaît une croissance constante de son parc immobilier. Bien que cette progression ait connu un léger ralentissement depuis l’année 2013, elle n’en demeure pas moins le reflet d’une dynamique de développement résolue et constante.

Parmi les entités territoriales qui composent ce panorama, la commune de Chamonix-Mont-Blanc se distingue incontestablement en tant que principale détentrice de logements. Toutefois, ces dernières années, sa croissance a semblé marquer le pas, laissant entrevoir des tendances plus modérées. 

Malgré cela, l’ensemble des intercommunalités englobées par le SCoT Mont-Blanc partage cette trajectoire ascendante, avec une production régulière de nouveaux logements qui s’étend sur près de deux décennies, amorcée dès 2008.

Prédominance des logements collectifs et vocation touristique

Le paysage immobilier se dessine avec une nette prédominance des logements collectifs, qui constituent près des deux tiers du parc résidentiel. En 2019, ils représentaient 65,9% soit 71 826 appartements dont 27 641 résidences principales. Cette caractéristique trouve son origine dans la vocation touristique du territoire, où les résidences secondaires jouent un rôle prépondérant sur le marché immobilier local. Cela crée une dynamique complexe, marquée par une tension croissante dans l’accès au logement.

En effet, la forte présence de résidences secondaires (50,6% en 2019) entraîne une pression importante sur le marché locatif, contribuant ainsi à maintenir un taux de vacance extrêmement bas et à engendrer une saturation du parc résidentiel. Cette situation pose des défis majeurs en matière de logement, avec des conséquences tangibles sur la disponibilité et l’accessibilité des logements pour les résidents permanents.

Une répartition inégale des résidences principales

Bien que la majorité des communes du territoire connaissent une croissance des résidences principales, cette tendance n’est pas uniforme. Certaines municipalités, telles que Marnaz, Scionzier et Thyez, affichent des parts de résidences principales particulièrement élevées, tandis que d’autres, comme Arâches-la-Frasse, sont davantage orientées vers les résidences secondaires en raison de leur attrait touristique.

Défis du logement social 

L’analyse du parc de logements sociaux révèle des enjeux majeurs qui nécessitent une attention particulière, notamment en ce qui concerne la répartition des logements selon leurs tailles et leur performance énergétique. Si les logements de taille moyenne dominent actuellement, il est crucial de mettre en place des solutions innovantes pour répondre aux besoins spécifiques des jeunes ménages ainsi que des catégories de revenus intermédiaires.

Dans cette perspective, il est impératif de promouvoir des politiques de construction et de rénovation visant à diversifier l’offre de logements sociaux afin de mieux correspondre aux besoins démographiques et socio-économiques évolutifs de la population. Cette approche permettrait de favoriser une plus grande inclusivité sociale et de garantir l’accès à un logement de qualité pour tous.

La question de l’efficacité énergétique des logements sociaux

Par ailleurs, la question de la performance énergétique constitue un autre défi majeur auquel est confronté le parc de logements sociaux. En effet, la vétusté énergétique de nombreuses habitations représente un frein à l’amélioration de l’efficacité énergétique globale et à la réduction de l’empreinte carbone du parc immobilier. Ainsi, des programmes de rénovation énergétique doivent être encouragés et soutenus, afin de moderniser les logements existants et de les rendre plus écologiques et durables sur le long terme.

En investissant dans des solutions novatrices et durables, il est possible de transformer le parc de logements sociaux en un véritable levier de transition vers une société plus équitable et respectueuse de l’environnement, tout en répondant aux besoins fondamentaux en matière de logement.

Dynamique de construction et marché immobilier tendu

Malgré une dynamique de construction soutenue, le marché immobilier reste tendu, notamment dans les zones touristiques où les prix de l’immobilier sont élevés. La spéculation foncière, combinée à une topographie contraignante, limite l’accessibilité au logement pour certains ménages, en particulier ceux aux revenus moyens. Des solutions innovantes, telles que le développement de logements intermédiaires et la rénovation énergétique, sont nécessaires pour répondre à ces défis.

Dans l’ensemble, le diagnostic du logement dans le territoire du SCoT Mont-Blanc met en lumière la nécessité d’une approche intégrée et collaborative pour garantir un accès équitable au logement, tout en préservant les ressources naturelles et en promouvant un développement urbain durable.

Imaginons ensemble le futur de notre territoire

SCoT Mont-Blanc
contact@scot-mont-blanc.fr